mardi 24 mai 2011

Polina


"Polina" de Bastien Vivès est mon coup de coeur de la semaine! J'ai été interpellée par le nom russe et le dessein de la couverture et dès la première page j'ai été envoûtée par la grâce de l'histoire. Ma passion pour la danse classique et des regrets éternels d'avoir abandonné l'école de danse trop tôt m'ont rendue particulièrement sensible au sujet de ce livre, à l'histoire d'une petite fille russe qui rêve de devenir danseuse. Le sujet dépasse la danse, c'est un livre sur l'art, sur la création, sur le talent et la volonté. Le personnage a été inspiré par Polina Semionova.
Quelques citations:
"Il faut être souple si vous espérez un jour devenir danseuse. Si vous n'êtes pas souple à 6 ans, vous le serez encore moins à 16 ans. La souplesse et la grâce ne s'apprennent pas. C'est un don. Suivante..."
"Plus de légèreté, ça doit paraître facile. C'est important que ça "paraisse". Si vous ne leur montrez pas la grâce et la légèreté, ils ne verront que l'effort et la difficulté."
"Je ne devrais pas te le dire, Polina, mais tu as du génie. Voilà. Mais le problème c'est que tu ne sais pas quoi en faire."


lundi 23 mai 2011

dimanche 22 mai 2011

Dogs & the city

J'aime les chiens, ces petits êtres aux existences bien définies. Pourtant cette histoire d'amour a très mal commencé. Quand j'étais petite j'ai voulu un jour embrasser la bouille craquante d'un dog allemand. Ni une, ni deux il m'a mordue au visage. La cicatrice s'est estompée toute seule en quelques années et aujourd'hui j'ai deux grands chiens à la maison, ça prouve que je ne suis pas rancunière (quoique ... je n'ai plus jamais craqué pour un dog allemand). Quand je croise des chiens dans la rue, j'ai parfois une étrange impression que ce sont les seuls êtres humains dans la foule et je n'arrive pas à résister à la tentation de les photographier en cachette.



vendredi 13 mai 2011

mardi 10 mai 2011

Le soleil des enfants perdus, Guy Marchand




Ce livre est un voyage à travers les souvenirs, les rêves, les rencontres, la littérature, un voyage à travers deux pays : la France et l’Algérie. Ce livre, c’est aussi le récit d’un rescapé de guerre. Un survivant blessé à l’âme, qui traîne toute sa vie une douleur sourde, un mal au cœur, la nausée. Pendant toute une vie, Romain construit un barrage de mots pour se protéger de la mort « dans toute sa simplicité, toute sa vérité, toute sa pureté ». Le goût du chef-d’œuvre est le fil rouge de l’existence de Romain, à partir du jour où, quelque part entre la vie et la mort, il fait l’une des plus belles rencontres de sa vie.


Un long chemin a été parcouru entre la guerre d’Algérie et le moment où les lignes de ce livre ont été écrites avec un stylo Mont Blanc. Les premiers mots de cette histoire sont nés quelque part en Provence, avec en arrière plan, derrière les fenêtres, un paysage ensoleillé, car l’auteur « ne reviendrait jamais plus au Nord, il se sentait aspiré par le Sud ».

J’ai été la première lectrice de ces mots, la première à écouter plutôt, car j’ai eu le privilège, le droit sacré de la femme d’écrivain d’assister aux séances de lecture à haute voix (baryton léger) par l’auteur en personne. J’ai été la première à pleurer et à rire, à rire et à pleurer sur la vie de Romain, sur la vie de Saïd, sur leurs blessures, sur leur rencontre, sur le turban de Simone de Beauvoir, sur les convictions de Sarah, sur le duffle-coat d’Evelyne, sur Samira qui cherche à retrouver les traces de son histoire perdue.

Écrire, c’est parler sans être interrompu. Certaines personnes ont du talent pour écrire, cette faculté de glisser des sentiments dans les mots et d’éveiller l’émotion chez ceux qui ont le talent de lire. « Commencer par une phrase vraie… » a dit Hemingway (Paris est une fête). Une phrase vraie n’est pas une quelconque idée exprimée par l’auteur, mais tout un monde contenue dans quelques lignes, une seule ligne parfois.

Ce livre est vrai, il est intuitif et riche en émotions et en détails, qui se fondent dans des thèmes plus larges. C’est un livre honnête, il ne cherche pas à impressionner et pourtant il a de l’impact, car il est profond et sincère. L’auteur est un flâneur, sans aucun doute, mais il a fait à pied un long voyage sous le soleil brûlant de Bou Saâda, « sous un soleil immense, sans contours, sans pitié et sans qu’on puisse dire s’il était à des années lumières ou à dix centimètres de sa casquette Bigeard ». C’est d’ailleurs le soleil qui a le dernier mot dans ce livre, comme un souvenir précieux à moite oublié, qui nous échappe pour toujours…