jeudi 5 mars 2009

Les signes extérieurs de ...


Le vêtement est un lieu idéal de régulations des interactions entre nous et le monde, car il permet de montrer ce qu'on est et ce qu'on veut (s'exprimer) et aussi d'obtenir le résultat que l'on attend (influencer). Dans ce sens-là il est très important de maîtriser les codes et les signes véhiculés par le vêtement et aussi par l'assemblage des différentes pièces, leur couleur et leur matière. Evidemment il est toujours possible de négliger royalement son apparence et déclarer à son entourage à travers les vêtements et l'image : " Je suis tellement occupé à être que je n'ai pas le temps de paraître". Parfois cette attitude est pleine de charme et devient la signature personnelle comme dans le cas de Woody Allen, mais l'image incohérente peut aussi devenir dangeureuse et destructrice pour la vie professionnelle et la vie privée.
Le vêtement participe à la communication globale à deux niveaux différents:
- pour l'interlocuteur il est le vecteur puissant de signes concernant l'appartenance: classe sociale, style de vie, emploi, appartenance à un groupe
- pour la personne qui porte le vêtement, il est un inducteur psychologique. Couleur, confort, prestance, matière peuvent modifier notablement le comportement et faire évoluer du malaise au bien-être
Vous vous souvenez du premier bal de Cendrillon ? La parente pauvre d'une famille bourgeoise fait une grande impression dès son apparition et réussi à conquérir non seulement la gentry présente qui la prend pour une Princesse, mais aussi le coeur du Prince. Bien évidemment ce n'est pas seulement l'effet de la belle robe , mais surtout de sa personnalité, mais qui aurait remarqué cette charmante personnalité sans l'effet éblouissant de sa beauté et de sa tenue ? Et le Prince fantasmerait-il sur la belle inconnue jusqu'à la rechercher dans tout le royaume avec une promesse de mariage si au lieu d'un ravissant soulier en cristal il avait trouvé sur l'escalier du palais un vulgaire sabot en bois?
On ne peut pas parler du langage du vêtement sans reconnaître que son message est étroitement lié au statut social. On ne consomme que rarement les vêtements en soi, dans leur valeur d'usage , on les manipule comme les signes qui distnguent la personne soit en l'affiliant à son propre groupe pris comme référence idéale, soit en la démarquant de son groupe par référence à un groupe de statut supérieur. Ce procès de différenciation statuaire est souvent inconscient. C'est l'nscriprion permanente dans un code dont les règles, les contraintes de signification, comme celles de la langue, échappent pour l'essentiel aux individus.
La société moderne est une société mobile, il n'est plus indispensable d'être bien né pour procéder le long de l'echelle sociale. Un grand nombre des individus accèdent au statut supérieur et en même temps à la demande sociale et culturelle , qui n'est que la nécessité de manifester ce statut par des signes. A tous les nivaux de la sociète les néophytes veulent leur panoplie. L'ascenssion des couches plus nombreuses à telle catégorie de signes ou des codes oblige les classes supérieures à en reformuler perpetuellement les éléménts , afin d'en conserver ainsi l'exclusivité. Ce mouvement de changement perpetuel est l'un des mobiles principaux de la mode.
Ces derniers temps (la faute de la crise?) on arrive à un paradoxe vestimentaire: afin d'être à la mode il ne faut plus être à la mode. Il paraît qu'à NY en ce moment on appelle cette tendance "New humility". Mais attention! Il ne s'agit pas de l'abolition de luxe et de prestige, mais de la surdifférenciation de prestige, qui ne s'affiche plus par l'ostentation, mais par la discrétion et le dépouillement qui ne sont qu'un luxe de plus, un surcroît de l'ostentation qui se change en son contraire et donc une différence plus subtile.
Les "nouvaux riches", qu'on peut aussi surnommer "des anciens pauvres" cherchent à consommer ostensiblement, c'est en cela que se manifeste leur naïveté sociale et culturelle. Les classes élevées opposent aux arrivistes une stratégie de sous-consommation ostentatoire. Il ne s'agit pas de la démocratisation de la mode, car cette simplicité perdue et retrouvée se consomme sur la base du luxe et ceci est le fin du fin du langage social du vêtement.

A suivre (par des conseils pratiques) si ça vous intéresse...




15 commentaires:

La Victorienne a dit…

haha! Tellement vrai!!
Conclusion: je suis interdite de porter tout ce qui brille (dixit ma mère et surtout ma grand-mère).
Pas trop de bijoux (alors mon accumulation de bijoux homemade et ethniques hum!), pas de couleurs criardes, pas fumer dans la rue (ok comme j'ai arrêté ça m'embête moins), pas de jupes trop courtes ... bref, rien qui attire trop l'attention sur soi. --> C'est d'un ennuyeux.

Sinon pour ce qui est du vintage, j'en ai toujours fait (mais sans m'en rendre compte): je mets les vêtements de ma mère et de ma grand-mère qui sont dans un état impeccable. Et ça n'est pas forcément flagrant ni ne fait forcément vieux si c'est bien combiné.

Continue comme ça pour ton blog, il est très chouette à lire.

Anonyme a dit…

Très fine analyse, me réjouis de lire (et voir?) les applications pratiques à ta sauce ;-)Le langage social véhiculé par les vêtments est très réel. Je suis frappée de voir à quel point les ado, par ex., ont(presque) tous le même look et n'osent pas se différencier du groupe. J'essaie d'expliquer à ma fille que même si certains jeans sont "trop" cool, leur coupe ne lui vont pas forcément.Pas facile, même si je sens qu'elle évolue et qu'elle est bientôt prête à autre chose... Pour ses 18 ans (tout bientôt), je vais lui offrir une journée avec une conseillère en image. Les conseils de tiers trouvent souvent plus d'échos que ceux d'une maman!
A bientôt

Anonyme a dit…

Je ne peux que renchérir:très fine analyse! bravo! effectivement si on "ose" sortir quelque peu du lot même si c'est avec des vêtements qui nous vont mieux ou qui sont quelque peu originaux mais qui n'appartiennent pas à notre groupe ou qui ne sont pas dans l'air du temps, on sent les regards, les voix basses et il peut arriver d'être vraiment gênée... j'ai eu ce souci au lycée et cétait très compliqué pour moi de m'habiller en "vraie-moi" mais j'ai résisté et j'ai vaincu ! enfin j'espère! A cette époque on me disait hautaine, limite da-dame. Malgré tout,quand je parle de cette période même si j'étais seule parfois, je ne ressens pas de malaise car j'étais "bien dans ma tête"et c'est bien le principal... Aujourd'hui, combiner la vie de tous les jours avec son "moi profond" est difficile mais je m'accroche! j'espère que mes filles feront de même... Merci pour tous tes articles: je les dévore!vite.. la suite!

Iris a dit…

Très très intéressant (encore plus que d'habitude, et oui finalement c'est possible...)
Bien sûr on veut lire les conseils pratiques !

Adelina a dit…

Merci pour vos commentaires! Je suis râvie que mon article vous plaise! Je vais préparer la suite.

Anonyme a dit…

Vite, les conseils pratiques !

Anonyme a dit…

Tu as tellement raison... Je n'ai jamais compris ces personnes qui disaient fièrement ne pas faire attention à leur look, que ce n'était pour eux que secondaire et superficiel. En agissant ainsi, et avec de tels propos, ils rentrent au contraire dans une case, sans s'en rendre compte.
Me concernant, en un coup d'oeil je peux généralement dire si telle ou telle personne pourra s'entendre avec moi. L'apparence révèle tant de choses.

Anonyme a dit…

Bonjour Adelina,
J'ai beaucoup apprécié ton article, qui reprend les principes de base de la sociologie des classes (ce qui est valable pour les vêtements l'est aussi pour la musique, l'art, les modes de vie et de consommation en général).
J'attends avec impatience la suite de cet article avec des conseils pratiques!En te remerciant car c'est toujours un plaisir de te lire...

andara violette a dit…

une analyse très fine qui reflète la réalité ... j'ai hâte de lire les conseils !

Adelina a dit…

Cécile c'est vrai qu'avec l'expérience on ne se trompe pas! L'image dit plus que les mots.

Mademoiselle merci pour ton commentaire! Ce que j'ai dit sur les vêtements est applicable à d'autre domaines de la consommations. La sociologie est passionnante.

andara merci! Je vais publier la suite jeudi ou vendredi au plus tard.
A bientôt...

Anonyme a dit…

Vraiment très intéressant et riche, ton article !!
Encore une très fine analyse !! Merci beaucoup !!
On attend la suite avec impatience !!!!!!!

Béatrice

Anonyme a dit…

J'aimerais surtout savoir quel est le nom de baptême des louboutins que l'on voit en photo, merci!

Vertiginoso a dit…

Extrêmement intéressant,des jeux de symboles riches de significations !!! En fait je suis toujours frappé par le paradoxe qu'il y a entre la quête narcissique(dans un sens positif)de singularisation,le désir d'affirmation personnelle ET l'adhésion systématique à ce qui fait la tendance (y compris quand celle-ci peut être au retour du basique intemporel) . . .

à Bientôt, Antoine

Adelina a dit…

Béatrice merci!

Anonyme, les chaussures s'appellent Sirenette, elles étaient vendues exclusivement dans les boutiques Diane Von Furstenberg.

Antoine, merci pour le commentaire!
La contradiction entre la recherche de la singularisistaion et del'adhésion constante à un group peut être sujet d'un livre.
Aucun indivivu ne peur suffire à lui-même , personne ne peut exister en dohors d'un certain milieu.

Anonyme a dit…

Oui, il faut avoir une personnalité aussi forte que celle d'un Woody Allen pour se permettre de négliger son look (d'ailleurs, imaginons Woody habillé comme un dandy, il perdrait son style et une partie de son charme je suppose ...)
Ta relecture du conte de Cendrillon est brillante ! Je n'avais jamais fait cette interprétation qui pourtant me semble logique maintenant que je la lis.